Festival Urbanika
Boubacar Traoré
Muziekpublque accueille l’un des pères fondateurs de la musique mandingue moderne: Boubacar Traoré. Respecté et reconnu de tous au Mali, les jeunes comme les vieux s’extasient de son parcours et de son empreinte sur le monde. Car Boubacar Traoré porte en lui toutes les beautés du blues africain. Il est le seul à mêler avec une authenticité rare et émouvante les limons du fleuve Niger à ceux du Mississipi. Son jeu de guitare autodidacte, unique, inimitable, doit beaucoup à la kora dont il s’est inspiré. Mais on y trouve des couleurs et un phrasé qui rappellent ceux des grands bluesmen noirs américains du Sud profond: Blind Willie McTell, Robert Johnson, Muddy Waters…
A 20 ans, dans les années 60 marquées par l’euphorie des Indépendances, Boubacar Traoré était le Chuck Berry, l’Elvis Presley malien. Le premier, bien avant son cadet Ali Farka Touré, à jouer une musique d’inspiration mandingue avec une guitare électrique. A cette époque, les maliens se réveillaient au son de la voix mélancolique et de la guitare saturée de Boubacar. Des tubes comme Mali Twist et Kayeba ont fait danser une génération qui découvrait la liberté, juste avant que le Mali ne connaisse une sombre période suite au coup d’état militaire en 1968. Mais il en fallait plus pour que le talent de Kar Kar tombe aux oubliettes, et son succès n’a pas cessé de croître tant qu’il est devenu cette icône incontournable. Plus que jamais, Boubacar Traoré s’affirme comme le lien vivant et vif qui relie encore et toujours Mali et Mississippi.