Mémoires en jeu n°20
Mémoires de réfugiés et de réfugiées
Dans ce dossier, les mémoires de réfugiés sont abordées de deux points de vue: il y a celles que portent les hommes, femmes et enfants que l’on dit réfugiés et celles qui les précèdent dans les terres d’accueil, dans les discours sociaux dont ils font l’objet.
Les mémoires portées accompagnent, ou non, les déplacements hors de leur pays, entretiennent, ou non, leurs rêves et leurs espoirs d’une vie meilleure. Les autres mémoires sont celles qui réveillent, chez qui les accueillent, des sympathies, des actions, mais souvent aussi des préjugés, des méfiances et des litiges – différences de religions, de cultures, contentieux historiques –. Elles peuvent donner naissance à de grandes hostilités ou à de l’indifférence autour de cet “Autre migrant, étranger, réfugié, sans papiers, parfois binational, autour duquel des frontières se sont construites dans les représentations collectives pour l’exclure”. Aussi faut-il distinguer, parmi ces mémoires, celles qui structurent un vécu de l’exil et celles qui cadrent souvent les discours de l’accueil ou du rejet. Ces deux types de mémoires restent pourtant en arrière-plan, quand ils ne sont pas complètement refoulés.