Rencontre avec Sophie Bessis
Depuis quarante ans, l’idée de « civilisation judéo-chrétienne » s’est imposée dans les discours politiques et médiatiques en Europe et en Amérique du Nord.
Présentée comme le socle culturel commun de l’Occident, cette expression sert pourtant des récits simplifiés, souvent porteurs d’exclusion. Dans son nouvel essai “La civilisation judéo-chrétienne : anatomie d’une imposture” (publié en mars 2025 aux éditions Les Liens Qui Libèrent), la journaliste, historienne et chercheuse Sophie Bessis dévoile comment cette notion a été utilisée par des États, des mouvements politiques et des nationalismes pour réécrire l’histoire : en Europe, pour gommer des siècles de persécutions antisémites, nier l’apport de l’Orient et exclure l’Islam du récit culturel ; au Moyen-Orient, pour effacer la mémoire juive des pays arabes.
L’autrice y montre également comment le sionisme puis l’État d’Israël ont revendiqué leur appartenance exclusive à l’Occident, se posant en rempart contre « l’ennemi arabo-musulman ».
À travers une analyse claire et rigoureuse, Sophie Bessis déconstruit cette imposture idéologique, qui empêche la reconnaissance d’héritages partagés et bloque les voies vers un dialogue réel et une paix durable.
La rencontre sera suivie d’une performance musicale de Hatem Sakly. Luthiste, chanteur et journaliste belgo-tunisien, Hatem Sakly incarne l’alliance entre patrimoine musical et engagement médiatique. Formé en musique tunisienne et orientale, il maîtrise l’oud et les répertoires arabo-andalou et maghrébin, qu’il fait résonner sur des scènes prestigieuses en Europe et en Tunisie. Installé en Belgique depuis 1997, il conjugue une carrière journalistique active et une passion pour la transmission culturelle, notamment au Centre culturel tunisien de Bruxelles. Entre concerts, collaborations artistiques et ateliers, son parcours célèbre la mémoire musicale et le dialogue interculturel, porté par une devise simple et profonde : « Porter l’âme de la Tunisie dans son luth et le monde dans sa voix ».
