Recordar, c’est vivre à nouveau
Ce qui nous arrive
La première édition de “Ce qui nous arrive”, c’était en 2022 aux Halles de Schaerbeek.
Ce qui nous a rassemblé·es voici 3 ans – ce sentiment que nous ne pouvions plus attendre devant la dévastation sociale et environnementale – est encore plus présent aujourd’hui. Les signaux adressés aux fragilités du monde laissent présager le pire pour la suite…
Ces dernières années, le secteur non marchand a multiplié les actions de défense. Certaines ont permis d’empêcher ou de faire reculer ce qui était sur le point d’advenir. Continuer à défendre et à se défendre est essentiel : il n’est pas temps d’arrêter de combattre les inégalités et les dominations. Il n’est pas temps non plus d’arrêter de défendre l’existence de nos métiers et de nos associations mêmes.
Mais nous voyons bien que ce qui advient rebat les cartes, à une vitesse tellement accélérée qu’elle empêche de distinguer exactement comment les dévastations sociales, environnementales, culturelles, s’enchaînent et s’aggravent. Nous continuons à jouer, mais l’échiquier n’est plus le même, le socle a changé et nos repères se retrouvent sens dessus dessous.
Nous ne sommes plus tout à fait certain·es que nos actions, que notre travail même, soient encore considérés comme essentiels : nos moyens diminuent, voire s’effacent. Notre moral collectif est atteint. Dans cette situation, comment s’organiser au mieux, comment économiser énergie et moyens mais comment aussi questionner nos rapports aux institutions avec lesquelles nous avons jusque là accepté de signer un pacte social que nous sommes les derniers à respecter ?
Les 11 et 12 décembre prochains, nous nous retrouverons aux Halles de Schaerbeek avec trois objectifs : rester ambitieux face aux attaques qui visent le soin porté aux gens et à la planète, tester de nouvelles pratiques de liens et d’alliances, trouver un meilleur équilibre entre la force de résistance et la force de proposition.
Ce qui nous arrive
“Ce qui nous arrive”, c’est un ensemble de personnes et de collectifs, venant de secteurs variés (social, climat, éducation permanente, santé…) qui se réunissent dans le but de penser et agir de manière très concrète, sur les territoires.
CQNA est né des bouleversements liés aux confinements du Covid-19. Il fallait trouver comment parler et se reparler après cette période compliquée : trop de choses avaient été bousculées, trop de relations blessées. Les “secteurs de la relation”, qu’il s’agisse de la santé, du social, de l’éducation permanente ou de la culture, sortaient de la pandémie passablement abîmés.
C’est sur ce constat qu’en septembre 2022 que l’appel à débattre et construire a été lancé. Avec une invitation claire : “Ce qui nous arrive, c’est que chaque crise renforce les inégalités sociales, c’est que les libertés se trouvent de plus en plus affectées, c’est que les inévitables basculements n’ont été ni pensés ni anticipés. Ce que nous voulons : préparer au lieu de réparer”. Plus de 400 personnes ont participé aux premières journées, suivies d’un certain nombre d’autres rencontres avec des chercheuses, des chercheurs, des poètes, des scientifiques qui pouvaient, d’une façon ou d’une autre, éclairer le chemin.
Aujourd’hui, “Ce qui nous arrive”, qui entend rester une forme mouvante et insaisissable, fait de la recherche des alliances entre les acteurs sociaux et environnementaux une priorité. Elle entend pour cela participer à une large libération du temps contraint des procédures et des managements. Se saisir du temps d’aujourd’hui est en effet capital pour imaginer celui qui vient.
Pour en savoir plus : https://cequinousarrive.be/
