Walid, l’hébergeur sans toit
Qu’est-ce qui nous arrive? Les politiques migratoires en question (S1-E5)
La cour d’appel rappelle le principe de solidarité
Quatre personnes étaient poursuivies pour avoir apporté une aide minime à un trafic d’être humains mis à jour en 2017. Le parquet leur reprochait d’avoir prêté de l’argent ou un téléphone aux migrants qu’ils avaient accueillis sous leur toit, ce qui aurait servi à ces derniers pour en aider d’autres à rejoindre la Grande-Bretagne. La 14e chambre de la cour d’appel de Bruxelles les a définitivement acquittées ce mercredi 26 mai reconnaissant de facto le droit de citoyens et citoyennes à apporter leurs aides à des personnes migrantes présentes sur le territoire.
Sur le banc des prévenus, ils étaient pour rappel 11. Sept migrants ainsi que quatre “hébergeurs” ayant accueilli chez eux des personnes en situation de migration dans le courant de l’année 2017. À l’issue du procès en appel, ces derniers (à savoir les journalistes Anouk Van Gestel et Myriam Berghe, ainsi que Zakia S., assistante sociale, et Walid C., un Tunisien résidant en Belgique) ont tous été acquittés. La cour allant jusqu’à déclarer “sans objet” les appels formulés contre trois prévenus, dont deux “hébergeurs”, pour lesquels le ministère public avait lui-même requis l’acquittement en première instance. Les 7 migrants, condamnés en première instance, voient quant à eux leurs peines allégées. La cour reconnaissant au passage leur position « en première ordre » de victimes dans cette affaire. “Quel camouflet pour le procureur général qui avait donné instruction au procureur du Roi d’interjeter appel contre tout le monde et qui reçoit aujourd’hui une véritable claque de la cour!” a tenu à souligner, une fois la décision tombée, Alexis Deswaef, l’avocat d’Anouk Van Gestel dans cette affaire. (Belga, Le Soir)
Plusieurs dizaines de personnes étaient présentes à l’appel du collectif Solidarity is not a crime pour manifester leur soutien aux accusés.
Pour en savoir plus, voir la page Facebook de Solidarity is not a crime.
Le CBAI avait recueilli le témoignage d’un des hébergeurs, Walid C. pour la série de podcasts Qu’est-ce qui nous arrive? Les politiques migratoires en question.