Au-delà de nos larmes

Chergui Kharroubi et Françoise Wallemacq

Tout devait les séparer mais leur peine les rend plus grands que la haine. Un an après les attentats de Bruxelles, un groupe baptisé « Retissons du lien » rassemble des victimes de ces drames et des parents de jeunes, partis en Syrie. Des éducateurs, des professeurs, des assistants sociaux et même des artistes ont rejoint ce groupe au fil du temps.

Ce groupe, précurseur en Europe, est bien plus qu’un groupe de parole : il s’agit d’un véritable laboratoire humain de démocratie. Les membres ont la singulière particularité de n’avoir rien en commun : ils sont d’âge, de niveau social, de culture et de croyances différentes. Seuls les rassemblent la perte de ce qui leur était précieux et la volonté de rebâtir sur leurs propres ruines.

Le 22 mars 2016, la Belgique a été sidérée par les deux attentats qui ont frappé Bruxelles. Dans la foulée de ces attentats, un groupe improbable s’est formé. « Retissons du lien » tente de reconstruire sur les décombres d’une démocratie ébranlée par le fracas de ces attaques, menées par des jeunes nés et élevés en Belgique. Ce groupe réunit des victimes et des parents de jeunes séduits par l’idéologie jihadiste.

Depuis le mois d’octobre, des proches des kamikazes comparaissent devant un jury d’Assises à Bruxelles. Ce procès permettra-t-il de « guérir des attentats » ? Qu’en pensent les victimes ? La société s’est elle sentie concernée par ce procès-fleuve ? D’autres tentatives (la Justice restauratrice) peuvent-elles être des pistes à explorer ?

La projection du film Au-delà de nos larmes de Chergui Kharroubi et Françoise Wallemacq sera suivie d’un débat réunissant des victimes, des avocats et des acteurs de cette justice restauratrice. L’occasion d’échanger autour des différentes questions abordées dans le documentaire.