Hshouma

Zainab Fasiki

Hshouma signifie « honte » dans le dialecte marocain. Il est aussi utilisé pour dire: « Tais-toi ! » et ainsi arrêter la conversation. Plus précisément, ce mot désigne l’ensemble des sujets tabous que l’on ne doit pas aborder en société ou en famille. 

 

Mi-projet artistique, mi-initiative éducative, Hshouma est une bande dessinée qui se veut une tentative d’ébrécher les tabous liés au genre, à l’éducation sexuelle et aux violences faites aux femmes. 

 

Les femmes dessinées par Zainab Fasiki peuvent sembler provocantes et fatales, parfois même sarcastiques. Nues, en lingerie ou portant le voile, en ville ou au hammam, elles se moquent d’un masculisme hypocrite et effrayé par les corps, faisant ainsi fi des canons de beauté imposés par les autres. 

 

Les dessins et planches de l’artiste sont ainsi autant de manières de célébrer les corps et leur beauté, mettant à mal un des piliers sur lequel repose nos sociétés patriarcales, autant au Maroc qu’en Europe. Outre la beauté du trait, Hshouma est un livre important, qui milite pour la libération de la femme dans le monde arabe. 

 

« La nudité dans l’art est encore taboue au Maroc, tout comme de nombreuses libertés individuelles et c’est pourquoi j’ai créé ce livre. Hshouma est un guide dessiné simple qui explique les identités de genre, les orientations sexuelles et les corps, que nous ne pouvons apprendre ni à l’école ni en famille. C’est avant tout un guide laïque qui détaille le corps et la sexualité dans la culture marocaine avec une neutralité religieuse. Hshouma est le livre que j’avais besoin de lire quand j’avais 15 ans…» (Zainab Fasiki).