La carte n’est pas le territoire

Dès le 13 novembre 2025, l’ancien musée MIMA rouvre ses portes à Molenbeek avec une nouvelle exposition : La carte n’est pas le territoire. Dix ans jour pour jour après les attentats de Paris, cette date n’a pas été choisie au hasard. Il s’agit de transformer une mémoire douloureuse en ouverture. Elle marque le lancement d’un projet artistique et citoyen, dans un lieu symbolique de la scène culturelle bruxelloise, fermé depuis plusieurs mois. Cette réouverture ponctuelle s’inscrit dans un parcours artistique plus large entamé en septembre, notamment dans le métro Botanique.

 

L’exposition, entièrement gratuite et accessible à toutes et tous, réunit une quarantaine d’œuvres : photographies prises dans les transports publics, sculptures, objets design, textiles brodés, coussins, rideaux, bijoux, vêtements… Les œuvres sont le fruit des collaborations intergénérationnelles et interculturelles réunissant des artistes, des artisan·es et des acteurs économiques engagés. Une installation participative invite également les visiteurs à s’exprimer sur la notion de beauté et de lien social.

Portée par Siré Kaba (Erratum Fashion) et Mohammed-Amine Dadda (Timendotes), La carte n’est pas le territoire célèbre la création comme outil de dialogue entre mémoire, innovation et diversité. Ici, l’art devient un espace d’observation du réel. Imaginé comme une invitation à explorer la richesse des identités culturelles à travers le textile, l’artisanat et le vêtement, ce projet est né d’un désir fort : celui de célébrer la diversité dans toute sa complexité, en particulier ici, à Bruxelles – une ville-mosaïque, faite de rencontres, de transmissions, d’hybridations.

 

« À travers des textiles complexes, riches et les pièces créées par des artistes et artisans d’ici et d’ailleurs, nous voulons raconter des histoires de savoir-faire, d’héritages revisités, de métissages assumés. Nous voulons créer une exposition où chacun peut se reconnaître, s’exprimer et imaginer l’avenir. L’art n’est pas une fin en soi, mais un outil pour recréer du lien ».  Siré Kaba & Mohammed-Amine Dadda

 

Une initiative de Erratum Fashion et Timendotes, avec le soutien de la Fondation Kalhath, la STIB, Espace Magh, la Loterie Nationale et la commune de Molenbeek-Saint-Jean.

Les curateurs

 

ERRATUM FASHION – Siré KABA

Fondée à Bruxelles par Siré Kaba, Erratum Fashion est une marque de mode engagée qui mêle textiles de l’Afrique subsaharienne et design made in Belgium. Pensée pour une femme audacieuse et libre, la marque conçoit des vêtements intemporels à l’esthétique forte, où chaque coupe est un manifeste. Réalisées dans des ateliers de promotion sociale locaux, les collections célèbrent la diversité, favorisent l’inclusion, tout en contribuant à un impact éthique et durable au sein de la société belge. Erratum incarne une mode poétique, politique et populaire, ancrée dans les enjeux d’aujourd’hui. 

www.erratum.fashion


TIMENDOTES – Mohammed-Amine DADDA

Fondée par Mohammed-Amine Dadda, Timendotes est une initiative marocaine qui œuvre pour la sauvegarde des savoir-faire artisanaux autochtones, notamment la sfifa, un tissage d’ornement emblématique du costume traditionnel marocain. Héritage vivant aux racines anciennes, transmis de génération en génération au sein des communautés artisanes, ce savoir-faire est aujourd’hui menacé. Timendotes redonne souffle à cette tradition à travers la formation de femmes artisanes, la création contemporaine et les collaborations internationales, tout en veillant à préserver l’identité des communautés porteuses de ce geste. Par ses actions, Timendotes transforme l’artisanat en un levier de dignité économique et culturelle, et en un outil de transmission entre les rives de la Méditerranée.

www.timendotes.com

 

Reportage de BX1 – 6/11/2025