La chanson de Sarah

Henri Goldman

Une conférence chantée d’Henri Goldman, accompagné par Igor Maury à la guitare, à la recherche des traces juives dans la chanson française.

 

“Quand j’étais petit – cinq ans, ou six – ma grande sœur m’installait sur la table du salon pour me faire chanter toutes les chansons de sa jeunesse. Mouloudji, les Compagnons de la chanson, Charles Trenet et, surtout, Yves Montand, son idole. C’est à ce moment-là que j’ai attrapé ce virus qui ne m’a plus lâché jusqu’à aujourd’hui. J’ai tout écouté, j’ai tout répété, j’ai tout aimé, en vrac et en détail. De la grande Mireille à Patrick Bruel, en passant par Jean Ferrat, Guy Béart, Barbara, Polnareff, Michel Berger, Joe Dassin et, à mes 15 ans, Richard Anthony qui entendait siffler le train. Quelle ne fut pas ma surprise, en préparant cette conférence, de découvrir que toutes les personnes qui je viens de citer, absolument toutes, étaient juives. Et qu’on n’en savait rien du tout. Sauf, peut-être, pour Patrick Bruel…”  Henri Goldman

 

La chanson française doit beaucoup aux auteur·trices et aux interprètes d’origine juive. Beaucoup sont restés très discrets sur leur généalogie, au point d’incarner la France archétypique, comme le Casque d’Or de Simone Signoret, fille du Juif polonais André Kaminker et qui fit carrière sous le nom de sa mère provençale. Mais au fil des années, le refoulé remonta à la surface, ce qui déboucha sur quelques surprises…

 

En partant à la recherche des traces juives dans la chanson française, on écoutera Francis Lemarque, Renée Lebas, Georges Ulmer, Charles Aznavour, Serge Gainsbourg, Joël Holmes, Régine, Leny Escudero, Georges Moustaki, Enrico Macias, Herbert Pagani, Michel Jonasz, Jean-Jacques Goldman, Danielle Messia. En bout de piste, Henri Goldman intercalera quelques contributions plus personnelles.

 

Pourquoi Sarah? Sarah était la femme d’Abraham, le premier des patriarches. C’était la mère d’Isaac, la grand-mère de Jacob. Il y a d’autres figures féminines dans la bible (Rebecca, Rachel, Esther, Myriam, Ruth, Lea…), mais c’est Sarah qui s’est imposée comme métaphore de la femme juive, un peu comme Fatima pour la femme musulmane.

 

L’immigration et l’exil, l’émancipation, les petits métiers, la famille, le génocide et la guerre, la religion, Israël et le sionisme, la différence entre Ashkenazes et Sepharades, le yiddish… C’est fou ce que les chansons racontent sans avoir l’air d’y toucher. 

 

Au terme de ce parcours, on devrait en savoir un peu plus sur l’identité juive, à moins qu’on n’y comprenne plus rien…

 

21:30 Débat

Chansons et théâtre comme instruments de transmission et de résistance pour les peuples en migrations.

 

Une rencontre ouverte organisée par l’Union des Progressistes juifs de Belgique (UPJB) et le Centre d’Action sociale italien (CASI-UO), en collaboration avec Coop.