Le Voyage du bout du monde

Ria Carbonez

« Kamona, une jeune fille du village, sort de la case de ses parents, pose une calebasse sur sa tête et se dirige vers les autres filles du village qui l’attendent. Quand elle arrive, toutes ensembles, Kamona en tête, les filles marchent en file indienne sur le chemin qui descend vers la rivière. Entre les hautes herbes, on ne voit que le haut du buste, les têtes des jeunes filles et leur calebasse. Quand elles arrivent à la rivière, les filles remplissent leurs calebasses d’eau claire. Puis, elles se déshabillent et elles plongent dans l’eau. Elles ne voient pas les yeux qui les observent depuis l’autre rive… »

 

Le Voyage du bout du monde de Ria Carbonez aborde comme thématique principale l’exclusion et ce, sous deux angles, celui de la violence faite aux femmes en temps de guerre et celui de l’abandon des enfants sous le prétexte de la sorcellerie.

 

Le Voyage du Bout du Monde dénonce le viol comme arme de guerre, mais aussi la violence tout court et les suites qui y sont données par les autres, par le reste de la communauté. Il n’y a pas qu’en temps de guerre que les femmes victimes de violences se retrouvent au banc des accusées. Il en va de même pour les enfants. Eux aussi sont victimes de la folie des Hommes. Accusés d’être sorcier par des adultes malveillants ou simplement ignorants et conditionnés par des croyances d’un autre âge, des enfants sont chassés de leur foyer et contraints de survivre dans la rue.

 

Si l’histoire du Voyage du Bout du Monde se déroule en Afrique, il n’y a malheureusement pas que là que de telles horreurs arrivent. Les violences faites à ceux que l’on considère comme les « faibles » de notre société sont innombrables. Les thématiques sont dures, mais le spectacle entend les aborder sans agressivité. 

 

Spectacle présenté dans le cadre du Festival Propulse.