Etrangers, pris dans les rets du temps

Ils viennent dans les permanences juridiques exposer leur situation, en quête d’informations qui leur ouvrent des perspectives de régularisation. Ont ils, ont elles des droits, quels sont-ils ?

 

La réponse est une salve de lois, d’arrêtés, de circulaires qui déclinent les possibles conditions d’accès aux droits au séjour et à l’asile. Parmi ces dispositions, la variable temps est omniprésente. Elle encadre toutes les démarches qu’entreprennent ces étrangers. Elle date, anticipe, proroge, suspend, allonge, diffère, clôt, valide, invalide, authentifie et périme les rendez vous, les décisions, les documents, les requêtes. Encapsulés dans les délais, prisonniers des attentes, “retenus” dans des centres avant expulsion, ces étrangers ne voient plus le temps venir. Assigné au présent de l’allégeance, vivre s’étiole. Le temps commun, retrouvé, répare et ravive l’invention du quotidien.