Violeta et Nora | Episode #1

Nora

Les travailleuses domestiques sans-papiers vivent dans l’isolement, la peur et des conditions de vie précaires malgré leur rôle indispensable au fonctionnement de notre société.

 

Violeta et Nora viennent de Colombie et du Maroc. Leurs parcours de vie les ont amenées à habiter Bruxelles où elles font des travaux domestiques chez des particuliers ou dans des hôtels. Sans titre de séjour légal, elles sont davantage exposées à l’exploitation dans les secteurs du travail de soin. Dans ces deux récits à la première personne, paysages sonores, création musicale originale et poésie des langues sont autant d’entrées pour faire entendre leur réalité quotidienne.

 

Violeta et Nora développent des stratégies de résistance individuelles et collectives pour prendre soin de leur santé mentale et physique. Du souffle au cri, c’est toute la puissance de ces femmes et de leur corps qui surgit.

Invisibles…

 

Elles s’appellent Fatou, Hélène, Karolina, Sissi, Fadila, Agnieszka, Claudine, Tala …Elles frottent, brossent, récurent, époussettent, repassent, et soulèvent, portent…, elles sont aussi des confidentes.

 

Elles, ce sont les travailleuses domestiques. Travailleuses parce que ces tâches sont majoritairement effectuées par des femmes. Elles sont employées de maison, aides familiales, assistantes maternelles, gardes d’enfants à domicile. Elles remplissent des besoins grandissants là où la population vieillit et où il y a pénurie de services à la petite enfance et aux personnes dépendantes. Soit à peu près partout en Europe occidentale.

 

Un travail de l’ombre mis en lumière le temps d’un virus, révélant leur caractère indispensable, et qui a permis d’éclairer un peu leur quotidien. Entre fortes amplitudes horaires et salaires minimum, les travailleuses domestiques s’exposent à diverses maladies professionnelles, car elles manient souvent des produits toxiques et courent des risques de troubles musculo-squelettiques. Elles restent pourtant, la plupart du temps, invisibles.

 

Et plus encore lorsqu’elles sont sans papiers. A la pénibilité des tâches, il faut ajouter l’absence de contrat et de sécurité sociale, l’absence de temps de repos, la sous-rémunération, la surcharge de travail, l’isolement, les violences psychologiques, physiques ou sexuelles, voire le travail forcé ou l’esclavage.

Violeta

« Moi je déteste cette expression ma femme de ménage. Parce que ça veut dire comme si tu es la propriété de quelqu’un. Ça m’a remis dans une situation de la colonisation, de l’esclavage. » 

La ligue des travailleuses domestiques sans-papiers de la CSC Bruxelles

Créée en 2018, la Ligue des travailleuses domestiques regroupe des femmes sans-papiers. Elles sont sorties de l’anonymat pour révéler au grand public leur situation et pour revendiquer, entre autres, une régularisation par leur travail mais aussi la lutte contre l’exploitation et les violences dont elles font l’objet au quotidien. 

 

Contact : 02 557 80 69