Baul Meets Saz

Emre Gültekin est chanteur et instrumentiste. Né en Belgique, Emre a appris de la musique de son père, Lütfü Gültekin. Sa technique, la finesse de son jeu et sa voix profonde ont été enregistré dans de nombreux projets. Son répertoire est centré sur les chants des aşık, les bardes d’Anatolie. Emre se présente comme un troubadour des temps modernes, muni de son saz, le luth à manche long emblématique de la Turquie.

 

Lors d’un séjour en Inde, Emre rencontre la chanteuse Malabika Brahma et le percussionniste Sanjay Khyapa, un duo qui perpétue la tradition de la musique des Bauls, musiciens itinérants portant un message sprituel opposé à tout dogmatisme  . Ils ont immédiatement senti les connexions possibles entre le saz et la musique baul. Ces liens sont à la fois musicaux et spirituels : leurs répertoires, les similitudes entre les communautés auxquelles ils appartiennent, le nomadisme et les échos qu’ils ont retrouvés dans leur poésie. C’est ainsi qu’est née l’idée d’un premier album réalisé en 2018 qui est un hommage aux valeurs partagées par ces deux cultures. Ils questionneront la signification des concepts des frontières, du voyage, de la richesse, de la sagesse et de l’amour. En unissant leurs cultures et leurs traditions musicales, les membres de Baul Meets Saz créent une musique étrangement moderne, à la fois puissante et mystique.

 

« Une vie de nomadisme, une prédilection pour une poésie riche en métaphores et l’importance accordée à l’humanité et à l’amour les unissaient par delà frontières et différences. Emre leur a vite prêté son jeu tout en finesse et Malabika peut y lâcher sa voix lumineuse tandis que Sanjay joue d’un minuscule tambour sur cadre (dubki), avec une dextérité à faire pâlir nos percussionnistes entourés de mille objets sonores. Et ça fonctionne, tant sur disque qu’en concert, parce que le partage se fait naturellement. On n’est pas dans une simple rencontre entre musiciens qui désirent tenter quelque chose, histoire d’ajouter une expérience à leur pedigree ; on est dans un vrai dialogue. Dans l’écoute, dans le respect, dans une spiritualité évidente. Et quand Emre Gultekin chante à son tour sur une musique composée par son père, rien ne semble étrange parce que la piste est tracée d’un chant à l’autre. Comme si ces trois musiciens et chanteurs avaient bourlingué ensemble depuis des décennies. Pour avoir écouté et vu plusieurs concerts de musiciens Bauls dans les années 90 et début 2000, je me dois d’affirmer que ce trio est une véritable surprise qui arrive à une alliance parfaite entre musicalité et sérénité. » Etienne Bours, 5 planètes.