Introduction aux traditions musicales

Muziekpublique et ICTM Belgium organisent ensemble un cycle d’introductions à six différentes traditions musicales. Chacune des six sessions sera consacrée à un style de musique différent, au répertoire, à la culture et au territoire qui lui sont associés, et présentée par des spécialistes du monde des arts, du milieu académique ou des passionnés du style de musique en question. La volonté est de mettre en commun une diversité de points de vues et de discuter de la musique dans le monde, en évoquant autant les contextes de performance, les conditions de l’existence de la tradition musicale et les événements qui ont marqué son Histoire.

 

Dans une ambiance conviviale, assis autour des tables du foyer (bar) du théâtre Molière, les participants pourront échanger après la présentation du spécialiste.

PROGRAMME DU CYCLE DE 6 SESSIONS

Cette première session d’introduction aux traditions musicales abordera la Rumba Congolaise en présence de Klay Mawungu & Bambi Ceuppens. La session se tiendra principalement en français, mais les intervenants peuvent également traduire en anglais si cela arrange mieux les participants.

 

Pendant la période coloniale, la musique congolaise qui se développe à Léopoldville, capitale du Congo belge, est au cœur d’une nouvelle culture urbaine qui combine un multiculturalisme congolais avec des éléments des cultures étrangères. Exutoire dans un contexte colonial dur et asservissant, elle servira également de revendication et de prise de conscience en vue de la liberté.

 

La Rumba congolaise deviendra un style musical à part entière, dont les chansons traitent de la quasi-totalité des thèmes de la vie des congolais. C’est donc une véritable identité congolaise. De Wendo Kolosoy aux jeunes de l’actuelle génération, divers musiciens de grande qualité contribueront à en faire une musique internationale, qui fait danser toute l’Afrique et ne cesse de conquérir le monde.

 

Après un état des lieux du contexte colonial et postcolonial des années 40 aux années 70 par Bambi Ceuppens, Klay Mawungu nous dressera le portrait des artistes musiciens emblématiques, des courants musicaux et influences diverses de cette même période.


Bambi Ceuppens est docteur en anthropologie sociale. Elle travaille comme chercheuse et conservatrice au Musée royal de l’Afrique centrale (Belgique). Ses recherches portent, entre-autre, sur le passé colonial belgo-congolais et les arts et la culture congolais, y compris la musique congolaise moderne.

 

Klay Mawungu est entrepreneur culturel, organisateur et animateur de conférences et formations sur la rumba congolaise. Il est aussi actif dans la production et organisation de concerts sur la Rumba congolaise depuis 2008 et mène plusieurs partenariats avec Bozar et le Musée royal de l’Afrique centrale sur le thème de la Rumba. Klay est également chanteur et auteur/compositeur de Rumba congolaise.

 

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Les traditions musicales d’Amérique hispanophone ne peuvent être séparées des bouleversements qui ont eu lieu sur le continent et des enjeux bien actuels. Nous verrons comment la musique nous enseigne l’importance de la nature et de l’écologie, et cela à travers les instruments traditionnels issus des civilisations précolombiennes comme les cultures Maya et Aztèque. Nous parlerons aussi du travail difficile de maintenir les traditions, parfois en voie de disparition, à travers l’histoire de la colonisation espagnole, les questions de transmission mais aussi au regard de l’évolution de la société d’aujourd’hui. Plusieurs instruments de musique seront présentés et joués tout au long de la session pour illustrer les discussions et en susciter d’autres.

 

Multi-instrumentiste et professeur, Osvaldo Hernandez est né à Ixmiquilpan (Mexique). Dès l’âge de 19 ans, il a voyagé et fait des recherches sur les styles de percussion traditionnels des peuples indigènes d’Amérique, des descendants d’esclaves africains et des colons européens.

 

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Situé à l’extrême nord-ouest du continent africain, porte méditerranéenne vers l’Europe, le Maroc brasse une incroyable diversité de paysages, de langues et de cultures. La musique y occupe une place de choix, accompagnant chaque étape de la vie et omniprésente dans l’espace public, malgré les paradoxes que cela soulève dans un état musulman. A travers l’écoute de sons emblématiques du Maroc, cette séance invite à découvrir les répertoires traditionnels et populaires et à questionner leur relation à la société marocaine contemporaine. En suivant le fil rouge de la musique gnawa, nous aborderons des thèmes aussi divers que les confréries religieuses, les groupes contestataires des années 70 et les festivals de la jeunesse d’aujourd’hui.

 

Hélène Sechehaye est docteure en musicologie avec une thèse qui porte sur les pratiques musicales des gnawas à Bruxelles. Hélène enseigne l’ethnomusicologie au Conservatoire Royal de Bruxelles, l’histoire de la musique classique occidentale à l’Université Libre de Bruxelles et préside ICTM Belgium, le comité national belge de l’International Council for Traditional Music.

 

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Cette session est une introduction à la musique traditionnelle irlandaise, et en particulier au répertoire du fiddle, violon irlandais. Un aperçu général de l’Histoire et des caractéristiques de la musique traditionnelle en Irlande mènera à un examen plus approfondi des différents styles de violon dans la musique irlandaise. Le workshop proposera un mélange de démonstrations musicales en direct agrémenté d’exemples musicaux historiques et contemporains des principaux styles par région (Sligo, Donegal, Clare et Sliabh Luachra). Après avoir démontré les riches variétés régionales, la session se terminera sur une vision plus contemporaine du fiddle, de son évolution et des dialogues créatifs qui existent entre les styles régionaux “plus anciens” et les nouvelles influences musicales.

 

Nicholas Cooper est docteur en musicologie de l’University College (Dublin) et musicien. Chercheur, il s’intéresse aux rapports entre jazz manouche et philosophie. Multi-instrumentiste, il pratique le violon, l’alto, la guitare, le chant et les cuillères dans le répertoire traditionnel irlandais. Récemment installé en Belgique, il est actif avec le duo Féileacán.

 

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Cette session est une introduction à la musique carnatique, la tradition musicale classique de l’Inde du Sud. Le public se familiarisera d’abord avec les sons et les concepts de la musique carnatique, en introduisant les cadres mélodiques et rythmiques (rāga et tala), ainsi que les pratiques de performance actuelles et ses instruments de musique. La seconde moitié de la session se concentrera sur l’un des instruments les plus importants de la musique carnatique aujourd’hui (et assez inattendue) : le violon occidental. Bien que le violon ait été introduit en Inde par les colons européens, les musiciens indiens se sont réapproprié l’instrument en y intégrant de nouvelles intentions de jeu. En changeant l’accord, la posture et les techniques de jeu, ils ont entièrement adapté le violon au système musical du Karnataka.

 

Anaïs Verhulst est ethnomusicologue et professionnelle du patrimoine immatériel. Elle a terminé son doctorat en ethnomusicologie à l’University College Dublin avec une recherche sur le violon dans la musique carnatique, le folk norvégien et le heavy metal. Elle travaille aujourd’hui pour le CEMPER, Centre du patrimoine musical et des arts du spectacle. Musicienne, elle joue du violon, de la cornemuse et du tin whistle avec le duo Féileacán.

 

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