Les Sheikhs Shikhats & B’net Chaabi

Des mélodies entêtantes, des voix envoutantes, des cuivres époustouflants et un groove chaabi détonnant. Les Sheikhs Shikhats & B’net Chaabi vous enivreront de toute la force et la beauté d’une tradition musicale et poétique revisitée !

 

Ce projet, mené par Laïla Amezian avec la complicité de Laurent Blondiau, rend hommage aux Ghanayats et Shikhats, ces musiciennes qui ont lutté pour la liberté d’expression à travers leur art. Il met également en avant un patrimoine culturel que ces chanteuses ont popularisé à travers le Maroc dès la fin du XIXe siècle et qui se perpétue ici en Belgique à travers la diaspora.

 

Inédit et fascinant par sa force et son audace, ce projet met au-devant de la scène une tradition vocale et musicale peu connue du grand public: celle des Ghanayats et Shikhats. Figures emblématiques de la culture traditionnelle marocaine et artistes autant adulées que méprisées et stigmatisées, elles ont porté haut la liberté de parole. Leurs chants fondés sur l’art de l’Aïta (littérallement “appel” en arabe) étaient pratiqués en guise de transmission d’une parole collective et parfois révolutionnaire. Le Chaabi (litt. “populaire”) est devenu un style citadin de chants populaires et traditionnels spécifique au Maroc, pratiqué lors des fêtes traditionnelles et dédié à la danse.

 

Pour réinterpréter des extraits de ces répertoires chaabi et traditionnels, Laïla s’est entourée de vocalistes et musiciens de divers horizons, dont certains membres du collectif Mâäk. Et pour être au plus près de la puissance et l’énergie propres à ces répertoires, le projet invite un groupe de femmes chanteuses-percussionnistes. Ensemble, ils forment Les Sheikhs Shikhats & B’net Chaabi.

 

Cette joyeuse bande nous offre une adaptation à plusieurs voix de ces chants sur des arrangements jazz audacieux, soutenus par une rythmique tendant vers la transe. Ainsi, Les Sheikhs Shikhats & B’net Chaabi mettent à l’honneur le sens de la convivialité propre à cette musique.

 

Pour cette soirée autour du chaabi et de la place des femmes dans la pratique de ce style à travers la diaspora, Laïla Amezian a invité la danseuse Esraa Warda pour une performance. Danseuse et pédagogue, Esraa Warda s’est spécialisée dans les danses traditionnelles du Maghreb. Au fil des ans, elle a vécu au sein des communautés au Maroc et en Algérie, et a été formée par les aînées afin d’en incarne l’esprit dans son mouvement. En tant que pédagogue, elle donne la priorité à la préservation et la transmission des connaissances traditionnelles du mouvement nord-africain à travers les communautés. En tant qu’interprète, Warda est une centrale électrique qui porte l’essence de la féminité et de la force nord-africaines.

 

Warda est un esprit rebelle qui défie les normes traditionnelles sexistes et les stigmates qui limitent l’expression publique et le mouvement des femmes à travers l’Afrique du Nord. Admirée par les amateurs de culture du monde entier pour son originalité et son être contagieux, Warda est une force motrice qui désire sortir la danse marocaine/algérienne des marges et inciter ainsi les jeunes à embrasser leur culture.

19H30 — BRASSERIE DE L’ESPACE MAGH

Les Fatmas de Belgica

 

Les Fatmas de Belgica est un projet sur la mémoire et la transmission, animé par un profond désir de contribuer à maintenir vivante une tradition orale tout en se l’appropriant.

 

A travers le monde, la tradition orale se transmet de génération en génération. Ici, les femmes de la première génération issue de l’immigration marocaine chantaient des airs traditionnels emportés dans leurs bagages, les répétant inlassablement afin de ne pas les oublier. Elles maintenaient ainsi le lien avec le Maroc. Cette première génération s’en va tout doucement, et avec elle ce lien direct au pays d’origine. La chorale A travers Les Fatmas de Belgica menée par Laïla Amezian, c’est le désir de maintenir ce lien vivant, en hommage à ces femmes…, mais c’est surtout la volonté de transformer ce répertoire et de le transmettre, ici et maintenant, afin de contribuer à notre identité en devenir. Une identité multiple, à la fois ancrée dans nos origines et à la fois évoluant grâce à la rencontre de l’autre.

 

Les Fatmas de Belgica interprètent des chants populaires du nord du Maroc chantés en darrija (dialecte marocain) dans la tradition polyphonique d’une chorale occidentale!