Hommage à Luc Carton
Nous avons appris le décès de Luc Carton qui a beaucoup compté dans l’histoire de notre association, le Centre Bruxellois d’Action Interculturelle.
Luc a été membre de notre assemblée générale pendant de longues années. Il a partagé nos combats et contribué à inscrire le déploiement de nos missions dans les cadres administratifs des politiques d’Éducation permanente et de Cohésion sociale.
Luc était aussi un homme exigeant, un penseur doté d’une intelligence aussi profonde qu’aigüe, qui forgeait des formules synthétiques saisissantes.
Ce n’est pas sans une certaine émotion que je me souviens de ces réunions au cours desquelles nous devions, moi et mes collègues, prendre connaissance de ses observations, réactions et… critiques. Comme des élèves qui passent devant un jury avec, dans leur mains tremblantes, les feuilles froissées de leurs travaux, nous tâchions d’exposer notre démarche et nos intentions. Luc ne nous épargnait aucune inconsistance, il n’hésitait pas à nous bousculer en ouvrant des perspectives de recherche, en nous invitant à de nouvelles audaces. Nous étions parfois sonnés mais mobilisés par l’exigence d’un nouveau questionnement que sa sagesse avait fait naitre, co… naitre dirions-nous.
Luc n’hésitait jamais à nous aider, à nous prodiguer des conseils. Je l’ai encore eu au téléphone, il y a plusieurs semaines. Il semblait heureux de la vie qu’il menait sur d’autres terrains et sous d’autres horizons de militance.
Luc était une sentinelle du monde, ce monde dont il arpentait les labyrinthes, la pensée à la main, ce monde commun que nous avons en partage mais que des forces de la peur veulent déchirer, tout en tirant profit de l’annonce de son effondrement.
Aujourd’hui, notre ici-bas aurait bien besoin de lui.
Nous pensons à lui, à ses proches, à son frère Bruno, parti lui aussi trop tôt, que certains parmi nous ont connu et avec lequel il partageait la passion du « penser ».
Avec toute notre amitié,
Alexandre Ansay
Directeur du CBAI