#365 - janvier/fevrier 2023
Extrait d’une analyse de Migreurop, réseau euro-africain d’associations et de chercheurs qui décryptent les politiques migratoires européennes: “Aujourd’hui l’UE fait pour les exilé.es ukrainien.nes ce qu’elle a longtemps prétendu impossible: permettre la mobilité des personnes en quête de refuge et la reconnaissance de leurs droits plutôt que de chercher à les bloquer à tout prix. Cette brèche ouverte avec la mobilisation exceptionnelle dont font preuve aujourd’hui les Etats membres démontre que, contrairement à ce qu’elle a toujours dit, l’UE a la capacité d’accueillir un très grand nombre d’exilés”1.
La Belgique a connu ce même élan d’accueil: depuis le 10 mars 2022, l’Office des étrangers a délivré 65.044 attestations de protection temporaire aux personnes déplacées en provenance d’Ukraine, selon les chiffres de Statbel du 8 février 20232.
Si l’accueil des réfugiés ukrainiens fonctionne bien, on pourra considérer à l’avenir qu’il sera difficile pour l’Etat belge de refuser ce nouveau modèle à d’autres populations. En attendant, l’Etat ne tire pas les conséquences des 7.000 condamnations de son agence Fedasil pour défaut d’accueil des demandeurs d’asile autres qu’ukrainiens… et laisse dormir dans les rues ou des squatts jusqu’à 3.000 hommes, femmes et enfants.
Comme développé dans ce dossier, accueillir et intégrer, c’est donner un statut et des droits, c’est laisser les personnes exilées, réfugiées, primo-arrivantes s’aider elles-mêmes, c’est aussi leur permettre de contribuer à la société.
[1] Cité par Pierre Tevanian et Jean-Charles Stevens, in “On ne peut pas accueillir toute la misère du monde”. En finir avec une sentence de mort, éd. anamosa, 2022, p. 21.
[2] https://statbel.fgov.be/fr/visuals/deplaces-ukrainiens
SOMMAIRE
Rencontre interculturelle de haut vol avec White Right : meeting the ennemy, documentaire réalisé par Deeyah Khan.
Malgré plus de 7.000 condamnations de Fedasil pour défaut d’accueil, rien ne s’améliore pour les demandeurs d’asile. Que devient la démocratie quand le droit ne produit pas d’effet?
Entretien avec Pierre Verbeeren
Le gouvernement fédéral est dépassé en matière de politique d’accueil. Un constat qui pousse Pierre Verbeeren à bousculer les pratiques et les réflexes institutionnels.
Sur quels principes reposent les politiques d’accueil et d’intégration à Bruxelles? Comment sont-elles censées agir?
À partir de données sur les personnes primo-arrivantes à l’échelle de la Région de Bruxelles-Capitale et des Bureaux d’accueil bruxellois francophones, nous tentons de tracer la diversité de leurs profils.
Après notre étude sur l’impact, l’efficacité et la qualité du parcours d’accueil, nous nous attelons à mettre en réseau les acteurs du secteur afin d’améliorer la politique publique d’accueil.
CAMIM ou Co-créons un Meilleur Accueil et une Meilleure Intégration des Migrants à Bruxelles : sous quelles formes ce projet innovant qui rend les personnes actrices de leur vie se poursuit-il?
Danièle Crutzen et Danielle HENUSET
Parlons de citoyenneté à celles et ceux qui en ont expérimenté le mépris, cette absence de regard le long des trottoirs maudits, les portes closes des privilèges.
Barrack Rima et Nathalie Caprioli
Avec son projet We Welcome Young Refugees, le Football Club de Kraainem a accueilli plus de 3500 MENA.
Entretien avec Paul Dahan
A travers son regard de collectionneur et de psychanalyste, Paul Dahan nous immerge dans des usages codifiés des cultures juive et musulmane du Maroc, questionnant les identités et le vivre ensemble.
Texte : In Koli Jean Bofane. Photo : Massimo Bortolini
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