#353 - septembre/octobre 2020

Crise sanitaire : des lignes ont bougé

D’un côté, la pandémie a mis à l’épreuve la société dans son ensemble. Elle a agi comme révélateur de mécaniques politiques et économiques à l’œuvre, et des inégalités sociales (même devant la mort) méconnues ou qualifiées à tort d’invisibles – celles et ceux qui se retrouvent dans les angles morts des politiques sont pourtant de plus en plus visibles dans le grand dégradé des précarisés cocus. 49 jours de confinement asymétrique nous les ont montrés grandeur nature, à travers notamment la sur-occupation du logement, la peur de la fin du mois, la fracture numérique, ou encore le décrochage scolaire.De l’autre, la pandémie a permis des apprentissages nouveaux dans le chef d’associations et de citoyens, déterminés à répondre aux urgences, à faire preuve de solidarité. Le virus a aussi donné du relief à des priorités, parmi lesquelles nous sortir des systèmes de domination de classe, de race, de genre. Tout un programme!

 

A défaut de révolution en marche, et s’il faut se rendre à un principe de conséquence, des lignes ont belle et bien bougé. Méchamment ou pour un mieux. Ce dossier valorise la façon dont l’associatif et des collectifs ont su s’adapter, et se penche sur ce que les changements disent en creux de notre société vulnérable. Solidarité et vigilance.

SOMMAIRE

On ne veut pas de nous

Mamadou Bah

Les catégories sociales les plus vulnérables, dont les contributions sont jugées inessentielles, sont repoussées de plus en plus dans l’ombre.

Crise sanitaire. Des lignes ont bougé

Ce que la crise socio-sanitaire dit en creux de notre société vulnérable. Solidarité et vigilance.

 

La société civile, victime mais aussi actrice de la crise sanitaire

Benjamin Biard et Vincent Lefebve

Dans quelle mesure peut-on considérer la crise comme le catalyseur d’une nouvelle configuration socio-politique?

 

Les limites de la politique de cohésion sociale

Muriel Sacco

Les causes et conséquences des (absences de) choix en matière de cohésion sociale sont à questionner.

 

Espaces de parole, espaces verts

Nathalie Caprioli

7 AMO et associations bruxelloises racontent comment elles se sont adaptées au contexte de la crise socio-sanitaire et ont répondu aux nouveaux défis… avec les moyens du bord.

 

Confinement et racisme

Anne-Claire Orban

Les populations de quartiers précarisés subissent particulièrement les effets de la pandémie mondiale. Une occasion de revenir sur les inégalités sociales qui engendrent des inégalitaires sanitaires.

 

En-s@igner en temps de Covid

Francine Bolle

L’enseignement virtuel soulève beaucoup de questions pédagogiques et sociales. Un débat démocratique s’impose.

 

Promenade d’un scrutateur

Massimo Bortolini

Dans Bruxelles confinée, les murs nous parlent, tels des dazibaos.

Le retour des niños devenus grands

Anne Morelli

La guerre civile espagnole (1936-1939) entraina une présence d’enfants réfugiés en Belgique. Après 1939, certains furent obligés de rentrer au pays, dans une misère absolue qu’ils fuiront à nouveau.

Hospitalité langagière

Julie Bertone

Une remise en question de l’enseignement des langues en valorisant la diversité des apprenants. Analyse et parole d’étudiants étrangers.

Chawni Shorab – Grez-Doiceau

monsieur iou, Pascaline Adamantidis, Nathalie Caprioli

Une remise en question de l’enseignement des langues en valorisant la diversité des apprenants. Analyse et parole d’étudiants étrangers.