Associations de bienfaiteurs

La voix de la travailleuse sociale de Molenbeek percute : “Des trafiquants de drogue nous ont empêchés d’occuper le parc en créant un climat d’insécurité pour les enfants et les mamans. Mais on essaie de s’imposer. Avec plusieurs asbl, nous préparons une méga fête des voisins. On est là !”

Oui, le secteur associatif de la cohésion sociale est là, dans les quartiers précaires où sévissent les violences – celle des règlements de compte entre narco trafiquants, mais aussi les violences économiques et sociales. Les associations ont jeté l’ancre dans ces quartiers, malgré la peur et les risques avérés, malgré aussi le manque de considération de politiques qui doutent brutalement de leur rôle et de leur impact, pendant que les travailleurs sociaux continuent d’occuper le terrain, à bout de force et de moyens, en se demandant comment mettre en place des projets communautaires sous-financés.

Sur ces territoires qu’ils connaissent par cœur, ils entrent en dialogue, concertent, réparent, pacifient, identifient les menaces, tentent d’agir sur leurs causes. Et comme ils n’ont pas de réponses toutes faites, ils cherchent, tâtonnent, prennent le temps pour remobiliser des jeunes (et moins jeunes), les écouter sans les juger, les responsabiliser à coups de projets, de créativité, de collaborations. De confiance aussi.

Ce travail collectif d’entraide se joue trop souvent en dehors des projecteurs, dans les angles morts des gens emportés dans un quotidien tellement stressant qu’il devient incommode de saisir que l’urgence est ailleurs. Alors, faisons une pause, le temps de découvrir quelques projets transformateurs menés par des habitants, des parents, des jeunes, des artistes, toutes et tous impliqués dans leur quartier. “Parce que je veux des jours heureux!”, lance un animateur de rue. Rien que ça.

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