La résilience associative en temps de crise

Synthèse du rapport annuel du CRAcs – 2021

Depuis mars 2020, la crise sanitaire de la Covid-19 affecte chacun·e d’entre nous. Le premier confinement a interrompu la vie sociale telle que nous la connaissions jusqu’alors. L’irruption de la pandémie a instauré, de manière brutale, un monde dominé par l’enfermement, par la peur de la contamination et de la maladie. Ce faisant, la crise a rendu pratiquement impossibles les missions qui constituent le cœur de la cohésion sociale.

 

Tous les secteurs de la société ont été impactés par la crise. Celui de la cohésion sociale l’a été d’une manière toute particulière. Les équipes associatives ont été témoins de l’approfondissement des fractures sociales et de la précarisation de leurs publics. Et, dans le même temps, elles ont été empêchées de travailler, de mobiliser leur expertise pour répondre à la réalité de terrain qui se montrait à elles.

 

Dans le rapport 2021 du CBAI-CRAcs, nous entendons revenir sur l’expérience de la crise sanitaire telle que vécue par les personnes, employées ou bénévoles, qui façonnent les politiques de cohésion sociale en Région bruxelloise.

 

Ce rapport propose une approche qualitative qui s’inscrit dans les sillons du Rapport CBAI-CRAcs 2020 qui proposait une analyse de récits associatifs sur base de l’approche dite méthode d’analyse ancrée ou méthode par théorisation ancrée. Nous nous sommes inspirés des principes de cette méthode, qui entend caractériser les expériences des acteurs·trices sans faire appel à la quantification. Mais, nous ne l’avons pas suivie à la lettre, en raison du contexte des récits et du fait que, lorsqu’il s’agit d’identifier les impacts sur le public de cohésion sociale, la méthode ne s’applique pas. La nature du matériau n’est, en effet, pas directement liée aux expériences des personnes concernées.

 

L’étude se base sur quatre types de matériaux : les rapports associatifs 2021 remis à la Cocof ; un focus group (entretien collectif) réalisé en juin 2021 avec une dizaine de représentants d’associations ; les comptes rendus des rencontres associatives, co-organisés par le CRAcs ou par d’autres organismes d’appui ; l’observation participante. Nous avons aussi participé à différentes réunions présentielles et distancielles dans lesquelles nous avons pu entendre les débats et récolter le vécu des associations (concertations locales, groupes de travail). Tous ces moments ont alimenté de manière constante notre analyse de la situation de terrain et du vécu des équipes associatives.

 

Nous ne reviendrons pas en cette synthèse sur les multiples constats d’impacts sur le public ou des pratiques associatives. Nous nous concentrerons sur les défis et les tendances jusqu’ici envisagées et les questions qu’elles envoient à la politique de cohésion sociale. Ces tendances et les recommandations que nous adressons sont à lire à la lumière de la mise en œuvre du nouveau décret relatif à la cohésion sociale, en vigueur depuis janvier 2021 et qui entend instituer des agréments associatifs à partir de janvier 2024.